Résumé: La préservation du patrimoine culturel nécessite une réflexion au-delà des limites que nous tenons habituellement pour acquises lorsqu’il s’agit de collections historiques. Tout en considérant une telle activité comme visant uniquement à préserver le passé, nous avons tendance à oublier ses significations multiples et plus larges d’un point de vue social.
Les activités visant à préserver l’intégrité physique des collections et la permanence des textes, telles que la conservation préventive, les traitements de conservation et la préservation numérique, font partie d’un défi plus large qui s’engage activement dans l’éducation et le développement social. La préservation des manuscrits en caractères arabes en Afrique, à la fois dans la valeur de leur bibliothèque et de leur archive, doit être considérée dans une perspective plus large : ce discours abordera le rôle des personnes chargées de l’entretien et de la transmission des collections, non seulement du point de vue de la préservation du patrimoine culturel, mais aussi de leurs implications pour les communautés – tant locales qu’internationales.
La préservation et la conservation s’entrelacent avec la numérisation, dans le cadre d’une stratégie de sauvegarde à long terme qui ne regarde pas vers le passé mais vers l’avenir, et peuvent activement contribuer au développement durable.
Le discours abordera les multiples significations et défis liés à la préservation du patrimoine culturel écrit, à la fois physique et numérique, et comment le rôle des personnes chargées de l’entretien des collections doit être considéré « au-delà de la porte de la bibliothèque ».
Résumé: Les conséquences de l’insurrection sur le patrimoine des manuscrits arabes d’un État comme Borno sont particulièrement préoccupantes. Ce document arrive à point nommé en raison de l’insurrection actuelle de Boko Haram à laquelle le Borno est confronté en tant que théâtre de conflit, alors que les religieux ont détruit la plus grande partie de notre patrimoine local, national et d’État, et les manuscrits arabes en particulier. S’ils ne sont pas sauvegardés dans le cadre d’une première action d’urgence concernant les travaux de préservation, de conservation et de numérisation du patrimoine des manuscrits arabes, il en résultera une perte historique et patrimoniale d’ampleur mondiale. Dans cet article, nous examinerons les cas d’un certain nombre de manuscrits arabes détruits et nous proposerons des solutions visant à les préserver de toute destruction future. Nous tentons une approche critique des méthodes traditionnelles de préservation et de conservation des collections de manuscrits arabes de certains oulémas dans les quatre zones administratives locales recouvrant notre recherche. Certains des manuscrits sont conservés dans des kindai (paniers d’herbe) appelés adudu et d’autres dans des boîtes en bois et des sacs en cuir qui se détériorent. L’article examine comment les conditions climatiques de la zone étudiée influencent de manière significative le système de stockage des manuscrits, attirant également l’attention sur le danger d’un mauvais stockage, les difficultés de préservation, de conservation dans les collections traditionnelles et les avantages de permettre aux centres et aux institutions publiques de prendre en charge, de préserver, de conserver et de numériser les manuscrits pour les rendre accessibles aux chercheurs et au public.
Résumé: L’institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou est le plus grand centre de réservoir de manuscrits en Afrique Sub-Saharien. Il détient dans son fond environ quarante mille (40 000) manuscrits traitant de domaines variés du savoir notamment, le Fiqh, le hadith, la littérature, l’histoire etc.
Nous allons parler dans la communication la définition du catalogage, c’est-à-dire la description standardisée ou normalisée de manuscrits. Le catalogage est également un travail scientifique pour faciliter aux chercheurs et aux lecteurs l’accès aux manuscrits.
Nous allons voir pour être un bon catalogueur, il faut nécessairement avoir une culture islamique très dense et une afin d’authentifier les manuscrits, les auteurs, connaitre les types d’écritures : maghrebi, mashriqi et soudanis ainsi que toutes les informations utiles aidant à mieux cataloguer les manuscrits.
Concernant le fond de l’IHER-ABT, le catalogage proprement dit a commence vers les quatre vingt dix (90), ce qui a permis de publication de six (5) tomes par la Fondation Alfurqan de Londres. Chaque tome contient 1500 titres. Il y a eu d’autres catalogages du fond de l’Institut Ahmed Baba édités localement sous les conditions des bailleurs. Ces travaux, qu’ils soient utiles, ils sont très limités pour que les chercheurs puissent en profiter.
Nous allons voir également dans la présentation comment nous avons abordé l’édition critique du fond de l’Institut, c’est-à-dire l’authentification de textes de manuscrits et les publier pour une lisibilité plus facile par rapport aux textes manuscrits. Nous allons détailler les défis vécus et les difficultés surmontés afin de réaliser l’édition critique de certains manuscrits d’auteurs locaux.
Si l’objectif attendu (la finalité) de conservation physique et électronique des manuscrits c’est l’exploitation scientifique, c’est-à-dire de les éditer pour vulgariser leur contenu, car les manuscrits ne sont pas les objets du musée, ceci l’un de défis qu’il faut surmonter dans l’intérêt de nouvelles générations.
Résumé: Le Hill Museum and Manuscript Library (HMML) abrite la plus grande collection au monde de manuscrits numérisés d’Afrique de l’Ouest. En janvier 2020, la collection comprend des images haute résolution de plus de 200 000 manuscrits et fragments de Tombouctou et des régions environnantes. Alors que des projets comme celui-ci font rapidement passer les bourses d’études ouest-africaines à l’ère du numérique, les métadonnées normalisées sont essentielles pour rendre ce matériel accessible. Les noms, les titres et la terminologie descriptive doivent être non seulement uniformes, mais aussi compatibles avec les réseaux d’information plus vastes, notamment la Bibliothèque du Congrès et le Fichier d’autorité internationale virtuelle. Une partie importante du travail du HMML consiste à développer une infrastructure de référence et des autorités en relation avec les traditions manuscrites d’Afrique de l’Ouest (ainsi que d’autres traditions historiquement sous-représentées dans la recherche occidentale) conformément aux meilleures pratiques établies. Ces outils seront bientôt disponibles grâce à vHMML Data, un projet majeur de base de données financé par le National Endowment for the Humanities. Dans cet article, nous décrirons les pratiques de normalisation développées par le vHMML, qui pourront servir de modèle à d’autres projets sur les traditions manuscrites d’Afrique de l’Ouest. Nous aborderons trois domaines : (1) les manuscrits spécifiques à l’Afrique de l’Ouest, (2) les noms de personnes et (3) les titres des œuvres. Nous illustrerons nos pratiques dans ces domaines à l’aide d’exemples tirés de la base de données de la HMML.
Résumé: En 2001, Baba Yunus Muhammad, soutenu par le regretté John Hunwick, historien africain de renom, a produit un catalogue des collections de manuscrits arabes disponibles à la bibliothèque de l’Université d’Ibadan (Nigeria). Selon lui, la production de ce catalogue était devenue nécessaire parce que, entre autres raisons, la plupart des collections n’avaient pas bénéficié de la part des chercheurs de l’attention méritée. Mais près de deux décennies après la publication de Fihris Makhtūţāt Maktabat Jāmiaʻh Ibādan, les collections, incontestablement parmi les plus importantes et les plus riches de la sous-région ouest-africaine, continuent de souffrir de négligence. Cet article met donc en lumière et examine les menaces qui pèsent actuellement sur ce manuscrit et d’autres manuscrits rares, écrits en arabe ou en alphabet ajami, dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Il donne un aperçu des riches collections de la bibliothèque de l’université d’Ibadan en explorant les thèmes historiques et islamiques du manuscrit numéro 62/83 portant le titre Sirāj al-Ikhwān par Uthmān b. Muhammad b. Fūdī. Notre article se conclut en appelant à une collaboration urgente entre les parties prenantes à la préservation et à la numérisation de ces manuscrits, dans le cadre d’une stratégie de préservation des sources originales de l’histoire africaine et islamique de la période médiévale et du début des temps modernes.
Résumé: Malgré les efforts considérables déployés pour numériser les collections de manuscrits en Afrique en vue de les préserver, la préservation de la matérialité unique du patrimoine manuscrit africain reste un impératif. Les objets tangibles façonnent profondément la société humaine. Les êtres humains ne se contentent pas de créer et d’utiliser des objets : ils leur attribuent une signification et une valeur, qu’ils utilisent notamment pour définir et entretenir des relations sociales, améliorer leur statut social et économique, représenter et communiquer des facettes de leur identité. Les manuscrits font partie de ce monde matériel.
Les manuscrits, en tant qu’objets de la culture matérielle humaine, témoignent des actes de leur création, d’une vie d’utilisation, de modifications et d’amendements, de pertes et d’ajouts, et d’une vie après la mort dans un référentiel ou une collection de manuscrits. L’idée d’une biographie sociale récupérable d’un objet, telle que suggérée par Kopytoff & Appadurai (1986), peut encadrer l’utilisation de preuves physiques survivantes d’une durée de vie de création, de consommation, d’échange, de conservation ou de mise au rebut des manuscrits africains.
Cet article examine le rôle des conservateurs dans la préservation du patrimoine matériel, en utilisant l’exemple du projet bilatéral sud-africain et malien des manuscrits de Tombouctou (2003 – 2009). Il examine les recherches effectuées pour comprendre les conditions de préservation difficiles rencontrées à Tombouctou, et pour comprendre la nature des manuscrits d’Afrique de l’Ouest afin d’effectuer des actions de conservation appropriées. L’article examinera également le rôle potentiel du conservateur en tant que partenaire dans l’étude de la culture des manuscrits en Afrique, à partir de leurs aspects matériels, avec l’intention de récupérer une « histoire de vie » sociale des manuscrits et des collections africaines.