Après la publication de l’histoire de Sinder et l’intérêt porté à l’histoire locale et sociale, nous avons choisi de poursuivre nos recherches sur la même thématique portant cette fois-ci sur l’histoire de Zinder. Le manuscrit intitulé « Tarikh Zinder » ( ضياء النيجر من تاريخ زندر ) . C’est un manuscrit écrit en arabe Tanoudi Ibn al-Boukhari Ibn al-ajal al-Timbukti al-agadassi sur l’histoire de Zinder (Niger). Il s’agit du manuscrit numéro 37 du volume 1 du catalogue des manuscrits conservés au département des manuscrits arabes et ajami de l’Institut de Recherches en Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni du Niger. L’incipit commence par un basmala, une eulogie. Début du texte :
…يا بني إن زندر في زمن قديم كان ذات أشجار و وديان و لكن سأخبرك ببدء الأمر إلى منتهاها… ،
La fin du texte :
و هذا ما أنعم الله عليّ و قدر لي ما أطيق انتهى… الحمد لله رب العالمين ثم الصلاة والسلام على سيدنا محمد وآله و صحبه و سلّم. أصب الصباح ركب مصطى
Histoire de Zinder traite de l’histoire sociale de la région de Zinder au XIXe siècle au tout début de la colonisation et notamment du sultanat, son organisation sociopolitique et ses relations avec les autres sultanats. Le manuscrit évoque la venue des Français de la mission Cazémajou chargée de reconnaître la ligne Say-Barrous jusqu’au Lac Tchad et les circonstances de la mort de Cazémajou.
La tradition manuscrite islamique en Afrique de l’Est est riche et variée, et est répartie dans toute la zone culturelle swahili, notamment le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et les îles Comores.
Bien que de nombreuses recherches aient été menées au cours des deux dernières décennies, la tradition est-africaine a toujours reçu moins d’attention scientifique que sa contrepartie ouest-africaine. L’une des raisons est que le corpus existant est plus petit et significativement plus récent, datant principalement des XIXe et XXe siècles. Une autre raison est que de nombreuses collections restent la propriété de familles ou de mosquées.
Cet atelier présentera d’abord la tradition manuscrite connue en Afrique de l’Est, principalement en référence au Kenya et à la Tanzanie, mais aussi aux îles Comores et au Mozambique. L’influence intellectuelle du Yémen/Hadramawt et d’Oman sur la production, la circulation, la collection et l’utilisation textuelles (en particulier dans l’enseignement) sera discutée, combinée à l’émergence de la tradition littéraire swahili.
Deuxièmement, l’atelier présentera les principaux dépôts de manuscrits islamiques en Afrique de l’Est et l’état de la cartographie/du catalogage de certains sites qui n’ont pas encore été entièrement étudiés.
Enfin, cet atelier abordera diverses initiatives pour rendre les collections disponibles et la relation importante entre les dépositaires privés et les institutions nationales en vue d’entretenir les collections. Ici, l’accent sera mis sur la tradition islamique commune de l’Afrique de l’Est, ainsi que sur les défis communs auxquels sont confrontées les collections actuelles. L’objectif est de discuter des idées sur la meilleure façon de cartographier, numériser, conserver et étudier la tradition est-africaine au niveau régional, en tenant compte de la tradition commune sur laquelle elle est basée et qui est encore très présente.