Mark Muehlhaeusler est le directeur du Centre d’excellence pour le Moyen-Orient et les cultures arabes des bibliothèques de la CUA. Il supervise les collections sur le Moyen-Orient et dirige plusieurs projets numériques de l’université. Arabisant de formation (MA, Oxford et Leiden), il travaille depuis de nombreuses années sur les manuscrits islamiques et a publié des recherches sur les papyrus arabes, les débuts de l’imprimerie en Égypte et les manuscrits coraniques. Il s’intéresse principalement à la genèse et à la transformation des textes au fil du temps.
Résumé: Marques de lecture dans les manuscrits coufiques et le Coran imprimé moderne d’Afrique du Nord
Dans cet article, je propose de m’appuyer sur des recherches antérieures concernant les marques de lecture dans les manuscrits coraniques. Cette recherche, menée par Dutton et d’autres personnes, met en évidence le fait que les conventions orthographiques (pour les diacritiques, les marques de voyelles, etc.) qui étaient utilisées dans les manuscrits coufiques sont nettement différentes des conventions utilisées dans les manuscrits ultérieurs, et même dans les éditions imprimées modernes produites en Égypte et ailleurs. Une différence pourrait être attribuée, au moins en partie, à la pratique localisée de l’Afrique du Nord.
Le présent article se penche sur la survie des conventions des manuscrits coufiques dans les copies manuscrites du Coran provenant d’Afrique. En particulier, j’examinerai l’utilisation de points colorés dans des textes du Maroc et du Nigeria. Je soutiendrai que la survie remarquable de ces caractéristiques orthographiques dans la période moderne sert non seulement à affirmer une identité locale, mais aussi à établir un lien avec une tradition ancienne plus large d’écriture du Coran.