Zohra Azgal
Zohra AZGAL est doctorante en Sciences historiques et philologiques à l’Université PSL (Paris Sciences et Lettres), elle prépare sa thèse à l’École Pratique des Hautes Études à Paris sous la supervision du professeur de Castilla. Ses recherches portent principalement sur l’histoire de la transmission du Coran et des qirā’āt au Moyen Age avec une attention particulière portée aux manuels d’enseignements. Elle manie à cet effet différentes disciplines, telles que la codicologie, la philologie, l’histoire et les études coraniques. Elle est également enseignante en sciences coraniques au sein de l’Institut al-Dānī à Paris.
Titre du résumé du rapport de recherche: Les manuscrits coraniques du VIe / XIIe s. en écriture maghrébine.
En nous basant sur un corpus constitué des plus anciens manuscrits coraniques datés en écriture maghribi, nous nous proposons d’apporter une contribution à l’histoire de la transmission écrite du Coran dans ce qu’il est commun d’appeler désormais l’occident musulman. L’attribution de certains manuscrits à d’imminents copistes, tels que les Ibn Ghattus, qui sont à la fois copistes, enlumineurs et savants reconnus de la science des qirā’āt apporte une plus-value certaine à ces manuscrits longtemps restés inexploités par le domaine académique.
Les nombreux éléments ajoutés (ḍabṭ) au ductus consonantique du texte nous permettent d’appréhender au-delà d’un texte couché sur parchemin (ou papier parfois) un texte récité. En effet, la tradition occidentale se singularise par l’utilisation de plusieurs couleurs et de signes orthoépiques qui lui sont propres pour fixer le texte dans la lecture Nāfiʿ et le rendre illisible dans d’autres lectures. Une analyse formelle de ces éléments ainsi que quelques remarques codicologiques vont permettre d’apporter de nombreux éclairages sur la singularité de la production manuscrite du Coran à cette période dans cette partie du monde musulman ainsi que la nature de la lecture Nāfiʿ au VIe/ XIIe siècle.