Résumé: L’institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou est le plus grand centre de réservoir de manuscrits en Afrique Sub-Saharien. Il détient dans son fond environ quarante mille (40 000) manuscrits traitant de domaines variés du savoir notamment, le Fiqh, le hadith, la littérature, l’histoire etc.
Nous allons parler dans la communication la définition du catalogage, c’est-à-dire la description standardisée ou normalisée de manuscrits. Le catalogage est également un travail scientifique pour faciliter aux chercheurs et aux lecteurs l’accès aux manuscrits.
Nous allons voir pour être un bon catalogueur, il faut nécessairement avoir une culture islamique très dense et une afin d’authentifier les manuscrits, les auteurs, connaitre les types d’écritures : maghrebi, mashriqi et soudanis ainsi que toutes les informations utiles aidant à mieux cataloguer les manuscrits.
Concernant le fond de l’IHER-ABT, le catalogage proprement dit a commence vers les quatre vingt dix (90), ce qui a permis de publication de six (5) tomes par la Fondation Alfurqan de Londres. Chaque tome contient 1500 titres. Il y a eu d’autres catalogages du fond de l’Institut Ahmed Baba édités localement sous les conditions des bailleurs. Ces travaux, qu’ils soient utiles, ils sont très limités pour que les chercheurs puissent en profiter.
Nous allons voir également dans la présentation comment nous avons abordé l’édition critique du fond de l’Institut, c’est-à-dire l’authentification de textes de manuscrits et les publier pour une lisibilité plus facile par rapport aux textes manuscrits. Nous allons détailler les défis vécus et les difficultés surmontés afin de réaliser l’édition critique de certains manuscrits d’auteurs locaux.
Si l’objectif attendu (la finalité) de conservation physique et électronique des manuscrits c’est l’exploitation scientifique, c’est-à-dire de les éditer pour vulgariser leur contenu, car les manuscrits ne sont pas les objets du musée, ceci l’un de défis qu’il faut surmonter dans l’intérêt de nouvelles générations.
Résumé: Le Hill Museum and Manuscript Library (HMML) abrite la plus grande collection au monde de manuscrits numérisés d’Afrique de l’Ouest. En janvier 2020, la collection comprend des images haute résolution de plus de 200 000 manuscrits et fragments de Tombouctou et des régions environnantes. Alors que des projets comme celui-ci font rapidement passer les bourses d’études ouest-africaines à l’ère du numérique, les métadonnées normalisées sont essentielles pour rendre ce matériel accessible. Les noms, les titres et la terminologie descriptive doivent être non seulement uniformes, mais aussi compatibles avec les réseaux d’information plus vastes, notamment la Bibliothèque du Congrès et le Fichier d’autorité internationale virtuelle. Une partie importante du travail du HMML consiste à développer une infrastructure de référence et des autorités en relation avec les traditions manuscrites d’Afrique de l’Ouest (ainsi que d’autres traditions historiquement sous-représentées dans la recherche occidentale) conformément aux meilleures pratiques établies. Ces outils seront bientôt disponibles grâce à vHMML Data, un projet majeur de base de données financé par le National Endowment for the Humanities. Dans cet article, nous décrirons les pratiques de normalisation développées par le vHMML, qui pourront servir de modèle à d’autres projets sur les traditions manuscrites d’Afrique de l’Ouest. Nous aborderons trois domaines : (1) les manuscrits spécifiques à l’Afrique de l’Ouest, (2) les noms de personnes et (3) les titres des œuvres. Nous illustrerons nos pratiques dans ces domaines à l’aide d’exemples tirés de la base de données de la HMML.
Résumé: La recherche portera sur deux éléments importants qui sont :
– L’indexation : c’est-à-dire indexation des manuscrits amazighs au Maroc, et elle se penchera sur l’analyse des données des index réalisés, de leurs approches et de leurs annotations, qui sont : l’index des manuscrits arabes et amazighs, la Fondation Al Saud à Casablanca (2005), l’index amazigh de la Bibliothèque nationale de Rabat (2015), et le manuel des manuscrits et documents amazighs, Institut Royal de la Culture Amazigh à Rabat (2015), ainsi que the Catalogue of the Berber Manuscripts in the Library of Leiden appartenant à : Nico van den BOOGERT, Leiden, 2002
– La diffusion : pour des raisons académiques et culturelles, la diffusion des manuscrits amazighs au Maroc a eu récemment un regain d’activité. Un certain nombre de textes ont été édités et publiés conformément aux approches d’instruction contemporaines en sciences religieuses (exégèse, hadith, doctrine, jurisprudence et soufisme …), de la littérature (poésie, voyages, contes, proverbes …), de la langue (encyclopédies) et de l’Histoire (actualités et annuaires…).
Cette recherche mettra en lumière ces publications amazighes en termes de quantité par inventaire et évaluation de la publication, puis en termes de modalités d’analyse des méthodes d’édition et d’étude. Il y a lieu de remarquer que ces manuscrits se divisent en deux sections : premièrement : les ouvrages amazighs originaux, deuxièmement : les ouvrages traduits de l’arabe en tamazight. Ces ouvrages sont nombreux et largement connus chez les savants du Souss au sud du Maroc, comme Al-Mouchallahat en référence au « chleuh » ou l’amazigh du Souss.
Il est à noter que le travail est immense dans le domaine des manuscrits amazighs en écriture arabe au Maroc en termes d’indexation, car les index mentionnés, malgré leur importance, n’ont rassemblé qu’une infime quantité des textes amazighs, car beaucoup d’entre eux demeurent encore inconnus ou disparus ou stagnant dans des armoires privées (individus, familles scientifiques, écoles et zaouias.). Sur le plan de l’édition, aucun livre ou manuel n’existe jusqu’à aujourd’hui pour guider les chercheurs sur la manière de diriger la recherche de ces textes et de les publier, ou d’étudier leur niveau codicologique. Ce sont des problèmes qui méritent d’être médités et pour lesquels il faut trouver des solutions.
Résumé L’ article examine l’histoire du réseau intellectuel et professionnel du XVIe siècle né autour des activités de la presse orientale des Medici à Rome. À partir de 1584, la Presse a financé des expéditions en vue de la collecte d’éditions manuscrites prestigieuses en Afrique du Nord, en Éthiopie et au Moyen-Orient (notamment la « Géographie descriptive » d’al-Sīna, le « Canon » d’Ibn Sīna et une série de grammaires arabes) en se fondant sur leurs qualités esthétiques perçues et sur les avantages de leur contenu. En outre, elle a recruté des experts de la région qui allaient collaborer avec des orientalistes et des imprimeurs à Rome afin de produire des livres visuellement similaires aux manuscrits qui devaient ensuite être vendus dans les provinces ottomanes. Dans cet article, nous reconstituons le parcours de ces textes et de ces personnes, depuis la sélection et la collecte des manuscrits, en passant par la production de caractères arabes et d’éditions imprimées, jusqu’aux tentatives de la Presse de vendre les produits finaux.
Sur un plan empirique, cet article éclaire l’histoire d’un réseau transrégional de circulation des matériaux et de production de connaissances largement inexploré, en mettant à jour un espace de collaboration et d’échange multilingue et multi-sites. En outre, d’un point de vue méthodologique, je problématise les structures de pouvoir impliquées dans le projet Medici. L’article retrace ainsi comment des notions spécifiques de valeur esthétique et pédagogique attachées aux manuscrits ont affecté leur restitution imprimée, et quelles étaient les idées préconçues qui existaient quant au goût des consommateurs imaginés de ces œuvres d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que des lecteurs de manuscrits en général, lorsqu’ils étaient confrontés à des cas aussi précoces et pratiquement sans précédent d’impression en arabe.